Depuis le début du mois d’octobre, les employeurs peuvent invoquer la crise de l’énergie comme motif pour renvoyer chez eux des travailleurs bénéficiant d’allocations de chômage temporaire. 784 entreprises l’ont fait, affectant 41 226 travailleurs selon les chiffres de l’agence nationale pour l’emploi RVA. Rien qu’en Flandre, 28.334 travailleurs sont concernés.
La RVA affirme que les chiffres restent modestes par rapport à la flambée du chômage temporaire au moment de la pandémie. À son apogée, plus de 100 000 travailleurs ont été licenciés temporairement à cette époque.
Pourtant, l’économiste du travail Stijn Baert parle d’une évolution inquiétante. « C’est le signe d’une possible récession.
Les postes vacants sont également en baisse.
Le chômage ne baisse plus ».
Une récession survient lorsque la croissance économique est négative pendant au moins deux trimestres.
« Les entreprises ne licencient pas temporairement pour le plaisir », explique Stijn. « Ils sont engagés dans une concurrence féroce avec des concurrents étrangers et font face à des prix de l’énergie européens plus élevés qu’ailleurs.
C’est rendre la production et l’emploi non rentables ».
« C’est le canari dans la mine de charbon », dit Stijn. « Les entreprises licencient des travailleurs mais utilisent le chômage temporaire comme première mesure. C’est une mesure transitoire dans l’espoir que les prix de l’énergie baissent. On constate que le chômage temporaire est souvent suivi d’une restructuration ».
C’est surtout en Flandre occidentale que le chômage temporaire est utilisé pour soulager la situation.
« L’économie de la Flandre occidentale se compose de nombreux secteurs confrontés à la concurrence étrangère, dont l’industrie textile. Si vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir des prix plus élevés et que vous êtes une entreprise énergivore, il est logique que le chômage temporaire atteigne son maximum », déclare Stijn.