La demande de M. Somers, sous forme de lettre circulaire, est accompagnée du dernier rapport de l’OCAD, l’organisme gouvernemental qui surveille les menaces en Belgique. Le chef de l’OCAD estime que le niveau de menace restera probablement au niveau 3 – ce qui signifie que la menace est sérieuse – pendant un certain temps.
« La crise de Gaza a créé un événement déclencheur émotionnel, un événement qui a un impact émotionnel important sur les gens également en Belgique », déclare Gert Vercauteren. « Dans ce climat, le risque est grand que certaines personnes expriment leur colère ou leur frustration de manière violente. Nous avons remarqué une augmentation des menaces signalées ».
Les cellules locales de sécurité globale regroupent des experts de différents domaines et peuvent aider à identifier à un stade précoce les personnes qui se radicalisent et à organiser leur suivi.
Ces cellules ont été créées suite à la crise de l’EI. « La prévention se discute à partir de cas concrets. Quand la prévention ne fonctionne plus, quand il y a une menace, cela devient une affaire de police. L’instrument fonctionne bien et existe dans 89 % des municipalités », déclare le ministre Somers.
« Il est important de discuter des signaux envoyés par des personnes en colère et de voir comment empêcher une escalade de la violence ».
« Des experts spécialisés peuvent être consultés. Il existe un projet pour lutter contre la polarisation. D’autres experts sont spécialisés dans les médias sociaux, dans la prise en charge des jeunes radicalisés et dans l’accompagnement psychologique ».
Le ministre reconnaît que le conflit a alimenté les émotions : « Les protestations sont légitimes, mais les personnes qui se retrouvent dans des schémas de pensée erronés en raison de la frustration et des encouragements via les réseaux sociaux doivent être interrogées au plus tôt dans un stade ».
Le ministre Somers est conscient que plusieurs incidents se sont déjà produits : « Un homme souhaitant faire plus que manifester a été arrêté à Bruxelles, mais je pense que les organisations démocratiques disposent de structures suffisantes pour canaliser l’indignation. C’est ce dont nous avons besoin dans une société fondée sur des règles.