La Belgique tente de convaincre les pays de l'UE d'interdire les importations de produits en provenance des territoires occupés

Dans des interviews accordées au quotidien « Het Laatste Nieuws » et à l'émission d'information matinale « De ochtend » de la VRT Radio 1, le Premier ministre fédéral Alexander De Croo (libéral flamand) a souligné qu'une action de la Belgique seule n'aurait pas assez d'impact. C’est pourquoi le gouvernement fédéral cherche à obtenir le soutien d’autres pays de l’UE en matière de sanctions. M. De Croo a ajouté qu'il ne voulait pas regarder en arrière et dire qu'il n'avait pas déployé tous les efforts possibles pour garantir que des sanctions soient imposées.

Le conflit israélo-palestinien dure depuis maintenant 7 mois et a déjà fait 35 000 morts, souligne M. De Croo, que la violence s'intensifie non seulement dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie occupée. Le Premier ministre fédéral estime que, dans les circonstances, il est « difficile pour les pays européens de dire que nous continuerons comme si de rien n'était ».

Début novembre, les Verts flamands, les socialistes flamands et les démocrates-chrétiens flamands ont proposé un embargo sur les produits en provenance des territoires occupés. Mais la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib (libérale francophone) avait déclaré à l'époque que « les sanctions n'ont de sens que si elles sont décidées au niveau européen ou supérieur ».

Bien qu'elle soit actuellement le quatrième importateur de produits israéliens dans l'UE, M. De Croo estime que si la Belgique imposait elle-même des sanctions, celles-ci n'auraient aucun impact. C'est pourquoi le Premier ministre fédéral a pris des mesures au cours des dernières semaines « pour voir comment nous pourrions au moins préparer un grand groupe de pays à franchir cette étape vers des sanctions ».

Il souligne également que la Belgique a été un moteur ces derniers mois. « Il y a plusieurs mois, nous disions que la Belgique voulait refuser l'entrée aux colons violents. Entre-temps, les Etats-Unis ont également pris des mesures similaires ».

Dans les mêmes entretiens, le Premier ministre fédéral a une nouvelle fois mis en garde Israël contre une invasion de Rafah, au sud de la bande de Gaza. « Cela aurait des conséquences dramatiques pour la population », note le Premier ministre, qui souligne que le conflit israélo-palestinien est également très présent en Belgique. Il a cité l'exemple de la protestation des étudiants universitaires. « Si j'étais étudiant aujourd'hui, il y a de fortes chances que je proteste aussi. »