Hier, M. De Wever a rencontré le leader socialiste flamand Conner Rousseau (Vooruit) qui, la semaine dernière, a rejeté le « super mémorandum » du formateur ou le document politique proposé comme base pour de nouvelles négociations. M. Rousseau reste fidèle à sa position : les « super riches » doivent contribuer davantage que ce qui est actuellement prévu par le formateur. En tant que leader du seul parti de gauche autour de la table, il ne voit aucune base pour de nouvelles négociations dans la version actuelle du super mémorandum. Dans un entretien au quotidien Het Nieuwsblad ce week-end, M. Rousseau a fait savoir qu'il « considérait qu'il était peu probable que cette tentative de formation aboutisse ».
Les autres partis sont frustrés par l'attitude obstinée des socialistes. « Vooruit toujours renvoyer le ballon au formateur sans bouger lui-même, ça ne marchera pas », a déclaré hier soir le leader des Engagés, Maxime Prévot, à la chaîne francophone RTL.
Juste avant que M. De Wever ne voie le roi, les partis autour de la table, appelés partis de l'Arizona, se réuniront une dernière fois. A 10 heures, les dirigeants de la N-VA, du démocrate-chrétien flamand CD&V, du Vooruit, du centriste francophone Les Engagés et du libéral francophone MR seront tous présents.
Les chances de parvenir à un accord sur la poursuite des négociations lors de cette dernière réunion sont qualifiées de « minces ».
Et ensuite ?
Si M. De Wever démissionne de son poste de formateur, il appartiendra au roi Filip de décider officiellement de la manière de poursuivre la formation fédérale.
« Nous sommes dans une impasse », déclare Bart Verhulst, journaliste politique à la VRT. « Nous pouvons détruire le format actuel de la coalition. Les cinq partis n’ont pas réussi à trouver une issue. M. De Wever peut désormais présenter pour la deuxième fois sa démission de son poste de formateur.
L'échec à parvenir à un accord est une responsabilité collective : « Pour le moment, c'est M. Rousseau (socialiste du Vooruit) qui est le seul des 5 dirigeants à dire « non », mais les autres disent en fait aussi « non » à ce qu'il demande. C'est un peu trop facile de rejeter la faute uniquement sur M. Rousseau. Tout comme il était trop facile, en août, de blâmer uniquement le leader libéral francophone Bouchez.
Que se passe-t-il si M. De Wever démissionne ? « Si la dynamique de formation reste avec ces cinq partis et que la possibilité d'autres coalitions n'est pas explorée, alors un centriste pourrait prendre la tête, car le problème est qu'aucun accord n'est possible entre la gauche et la droite. Il pourrait s'agir de Maxime Prévot des Engagés ou de Sammy Mahdi du CD&V flamand démocrate-chrétien. Ou peut-être qu'ils peuvent travailler ensemble», conclut notre collègue Verhulst.