La corruption a conduit la FIFA à attribuer la Coupe du monde au Qatar en 2010. En douze ans, sept nouveaux stades de football, des centaines d’hôtels, de nouvelles routes et un nouveau système de métro ont été construits. Des milliers de vies ont été perdues.
Eva Demaré de l’organisation des droits de l’homme 11.11.11 dit que les estimations du nombre de travailleurs tués vont de 7 000 à 11 000. Personne ne semble connaître le chiffre exact, mais une chose est certaine, dit Eva, beaucoup de personnes sont mortes. Elle affirme que les 30 000 travailleurs migrants, du Népal, du Bangladesh, de l’Inde et des Philippines ont été attirés par de fausses promesses et ont dû travailler dans des conditions épouvantables pour une bouchée de pain.
L’expert des droits de l’homme fait état de progrès ces dernières années. Un salaire minimum pour les travailleurs migrants a été introduit ainsi que des règles de sécurité plus strictes. Au départ, les travailleurs migrants n’étaient pas autorisés à quitter le pays, mais le système a maintenant été amélioré, bien qu’Eva signale que des abus se produisent toujours.
La chercheuse Jolien Goossens ne comprend pas pourquoi les gens continuent de regarder la Coupe du monde.
Elle estime que la VRT ne devrait pas diffuser les matchs. « Si ce n’est pas au-delà de la pâleur, qu’est-ce que c’est? » Elle se demande. Elle pointe du doigt les morts, la corruption, la répression et l’exploitation.
Le porte-parole de la VRT, Jan Sulmont, explique que le rôle de la VRT est de fournir un journalisme neutre sur le Qatar et de montrer la Coupe du monde. « La Coupe du monde a une grande valeur d’information tant sur le plan sportif que sur la manière dont l’événement est vécu par la société ».
Jolien dit que les rapports sur les fautes professionnelles ne suffisent pas. « Toute cette attention est donc sans engagement. La Coupe du monde a été reportée à l’hiver parce qu’on ne peut pas s’attendre à ce que les footballeurs jouent dans la chaleur pendant 90 minutes, mais un ouvrier qui a dû transporter des pierres de 60 kilos l’été dernier, ce n’était pas un problème ».
Hannes Van der Bruggen est un joueur du Cercle de Bruges. Il comprend l’indignation de Jolien et est d’accord avec les choses à faire autour de l’événement mais ne croit pas un le boycott est la réponse. Il pense que les joueurs ne devraient pas avoir à souffrir pour des décisions prises au-dessus de leur tête. « La Coupe est le point culminant de notre carrière. Certains joueurs n’en font l’expérience qu’une seule fois. Lorsque le Qatar a été sélectionné, certains joueurs n’avaient que 11 ou 12 ans », raconte le joueur de 29 ans. « Si vous vous attendez à ce que les joueurs boycottent, vous punissez les mauvaises personnes ».
Hannes pense que les joueurs devraient avoir le droit d’exprimer leurs sentiments : « L’équipe australienne a enregistré une vidéo. L’équipe danoise jouera en maillot noir en signe de deuil Ce sont des déclarations sensées. Les chaînes d’information doivent rendre compte correctement des violations des droits de l’homme. Tous les regards sont tournés vers le Qatar. Utilisons cela au mieux de nos capacités ».