Le gouvernement flamand tire la sonnette d’alarme sur les nouvelles routes aériennes depuis l’aéroport de Bruxelles

Selon le ministre flamand du Rand et des zones frontalières flamandes autour de Bruxelles, Ben Weyts (nationaliste/N-VA), des recherches menées par le ministère flamand de l’Environnement montrent que l’adaptation récente des itinéraires impose une fois de plus une charge sonore plus lourde à la Flandre.

Les habitants des communes du Vlaamse Rand, au nord de Bruxelles, sont confrontés ces derniers jours à davantage de nuisances sonores liées au survol d’avions. Depuis le 5 octobre, les avions à destination et en provenance de l’aéroport de Bruxelles empruntent de nouvelles routes aériennes.

Les nouvelles routes aériennes sont la conséquence d’une nouvelle technique de navigation par satellite pour les avions autour des aéroports : Performance Based Navigation, PBN en abrégé. Ce système fonctionne de manière beaucoup plus précise que l’ancien système utilisant des balises radio. Mais depuis le passage complet au nouveau système de navigation, les plaintes concernant la pollution sonore ont également augmenté à Wemmel, Meise, Grimbergen, Vilvorde et Machelen.

Le gouvernement flamand a demandé au service de l’environnement d’examiner s’il y a effectivement une modification de la pollution sonore. Le département a constaté que les trajectoires de vol se sont davantage déplacées vers la Flandre depuis les ajustements effectués début octobre.

Les résultats montrent que davantage d’avions survolent effectivement le nord et le nord-ouest du Vlaamse Rand et moins la Région de Bruxelles-Capitale. Ce changement s’applique aux vols de jour et de nuit.

Le gouvernement flamand invoque désormais la procédure dite de conflit d’intérêts car il estime que ses intérêts sont compromis par une décision du gouvernement fédéral.

« Nous soutenons que, sous un prétexte technique, le gouvernement fédéral a commencé à modifier les trajectoires de vol, de jour comme de nuit. En conséquence, encore plus de vols survolent la région flamande et moins de vols survolent la région bruxelloise », a déclaré le flamand. » a déclaré le ministre Ben Weyts (N-VA) à la VRT NWS. « En invoquant la procédure de conflit d’intérêts, il faudrait revenir sur le changement mis en œuvre depuis le 5 octobre. »

« Si vous regardez les cartes, vous voyez que les itinéraires aériens longent effectivement la frontière avec la région bruxelloise et que tous les vols sont concentrés au-dessus des régions flamandes. De plus, les vols sont concentrés dans un couloir beaucoup plus étroit. Cela signifie que les personnes qui y vivent vont même être davantage affecté par le bruit des avions.

En outre, le gouvernement flamand porte également l’affaire devant le Conseil d’État et le tribunal de première instance de Bruxelles. « Ce dernier tribunal nous a déjà donné raison dans le passé », déclare Weyts. « Le gouvernement fédéral a été condamné en raison de la concentration des vols au-dessus des régions flamandes. Depuis, ces communes reçoivent 50.000 euros d’astreinte par semaine. »

Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Verts francophones/Ecolo), est responsable des itinéraires aériens. Il tente d’apaiser les inquiétudes du gouvernement flamand et a promis d’agir.

« Je comprends les inquiétudes des résidents, qui souffrent grandement de la pollution sonore de l’aéroport national. C’est pourquoi j’agis et fais des propositions pour réduire la pression sonore pour ces résidents locaux », a déclaré son bureau à VRT NEWS.

« Le sujet sera abordé cette semaine lors des consultations régulières avec les régions, qui se déroulent à l’initiative du ministre depuis le début de cette législature ».

Le ministre reconnaît que certaines nouvelles routes aériennes traversent la frontière flamande au nord de Bruxelles mais ajoute que la Belgique est tenue d’introduire cette nouvelle technique dans le cadre de ses obligations européennes. « J’ai demandé à la Direction générale de l’aviation une analyse approfondie et une comparaison entre les anciennes et les nouvelles routes. J’attends maintenant les résultats. Si nécessaire, il y aura des ajustements », promet le ministre.