« Les choses évoluent vite. Tout s'est passé en quelques jours seulement. C'est une nouvelle opportunité. Le régime d’Assad a pris fin. Il était responsable d’innombrables crimes terribles. À l’avenir, nous voulons voir les nombreux groupes rebelles respecter le droit humanitaire international, ainsi que respecter et protéger toutes les communautés syriennes. C'est seulement alors que la Syrie pourra être reconstruite.
Interrogé sur d'éventuelles nouvelles attaques en Europe, comme cela s'est produit après l'avancée de l'EI en Syrie, M. Quintin a déclaré : « Je ne sais pas si nous verrons les mêmes conséquences, mais nous devons être attentifs à la situation. Nos services de renseignement et nos services étrangers suivent de près la situation.
Des investissements dans la défense supérieurs à 2 pour cent
M. Quintin a souligné que la guerre en Ukraine sera sa principale préoccupation dans les dernières semaines du gouvernement sortant. « La Belgique a soutenu l'Ukraine dès le premier jour et continuera à le faire », a-t-il déclaré. Selon le nouveau ministre des Affaires étrangères, l’Ukraine se bat également pour les valeurs européennes. « Nous devons être conscients que si l'Ukraine perd, nous perdrons tous. C'est une lutte existentielle.
Des négociations entre la Russie et l’Ukraine sont désormais envisagées pour la première fois. Le président américain élu Trump affirme qu’il peut résoudre la guerre en un jour. M. Quintin a des doutes à ce sujet. «J'ai entendu cela aussi, mais nous savons que ce n'est pas possible», dit-il.
Toujours selon M. Quintin, les partis qui discutent du nouveau gouvernement de coalition envisagent d'augmenter les investissements belges dans la défense. Ceux-ci s’élèvent désormais à 1,3 % du PIB, mais l’OTAN (et le président élu Trump) ont fixé la barre à 2 %. Selon M. Quintin, la question est en discussion dans les négociations de coalition. Le montant exact de cette mesure n'a pas encore été décidé. Mais M. Quintin indique que 2 pour cent, 2,5 et même 3 pour cent ne sont pas exclus.
La Belgique soutient la solution à deux États
M. Quintin a également été interrogé sur la situation à Gaza et sur la position du chef de son parti Georges-Louis Bouchez (libéral francophone).
« Georges-Louis Bouchez, le parti MR et le gouvernement soutiennent une solution dans la région », dit-il. « Il y a eu trop de victimes innocentes depuis trop longtemps. Il doit y avoir un cessez-le-feu. Tous les otages doivent être libérés et le travail doit reposer sur une solution à deux États. C'est la seule solution sur la table.
Rien de promis en échange de sa courte carrière ministérielle
La question demeure : pourquoi le diplomate professionnel Quintin a-t-il quitté pendant quelques semaines son poste d’ambassadeur à Washington pour devenir ministre dans un gouvernement sortant ? «Je suis diplomate depuis 23 ans. Je représente et défends l'Etat belge en Belgique et à l'étranger.'
« Samedi dernier, j'ai reçu un appel téléphonique de Georges-Louis Bouchez. C'était une surprise totale, mais je n'ai pas hésité. Être ministre des Affaires étrangères, c'est un honneur.
Cela reste néanmoins un choix remarquable. Il est peu probable que la chance de devenir ambassadeur à Washington se reproduise. M. Bouchez lui a-t-il promis quelque chose en retour ? « Il ne m'a rien promis. Il m'a demandé de faire cela en tant que serviteur de l'État et j'ai dit oui.
Après ce mandat, M. Quintin pourra réintégrer un poste diplomatique, précise-t-il. « Je ne me retrouverai pas au chômage après avoir été ministre », note-t-il.