Le ministre de la Défense Francken prévoit d'importants investissements dans les systèmes anti-drones

Ces derniers jours, plusieurs drones ont été repérés au-dessus de la base militaire de Marche-en-Famenne (Wallonie). « Ils étaient très probablement pilotés par des pilotes de drones professionnels qui cartographiaient certaines choses », a déclaré le ministre de la Défense Theo Francken.

Ces derniers mois, et de plus en plus fréquemment, des drones ont été repérés au-dessus de bases militaires dans divers endroits d’Europe. En Belgique, des drones ont été observés au début du mois au-dessus de la base militaire d'Elsenborn, dans les Hautes Fagnes, près de la frontière allemande.

Sur la radio VRT, Francken a explicitement pointé du doigt la Russie. « Nous examinons les acteurs étatiques, et l'acteur étatique qui représente actuellement la plus grande menace est, bien sûr, la Russie, à cause de la guerre en Ukraine. »

Selon Francken, les drones sont utilisés à des fins d'espionnage, mais aussi de déstabilisation. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi Marche-en-Famenne était visée, il a répondu : « Je ne vais pas le dire. C'est le quartier général de notre armée. On y trouve beaucoup d'informations intéressantes.

Le ministre n'est pas du tout surpris que la Belgique soit prise pour cible. « En tant que petit pays, la Belgique est la cible disproportionnée de la Russie. Nous sommes également en tête de liste en termes de cyberattaques. Il n'est donc pas surprenant que cette activité de drones – assez inhabituelle – ait également lieu en Belgique.

« Cela est dû en partie à la présence du quartier général de l'OTAN, du commandement militaire à Mons, mais aussi à la présence de Swift (un système de paiement international dont le siège est à La Hulpe près de Bruxelles) et d'Euroclear (la société belge où d'importantes sommes d'argent russe sont bloquées depuis 2022. »

« Le dossier est prêt »

« Qu'a fait le gouvernement précédent ? demande Francken. « Je suis ministre depuis neuf mois, mais la menace des drones n'a pas été inventée il y a neuf mois. » Francken critique le manque d'investissement dans les systèmes anti-drones et souhaite y remédier au plus vite.

Il présente la semaine prochaine au cabinet un projet d'achat de systèmes anti-drones d'une valeur de 50 millions d'euros supplémentaires à court terme. « Le dossier est prêt : il nous faut du matériel de détection supplémentaire, mais aussi des brouilleurs anti-drones et des canons anti-drones. »

Selon les experts, les systèmes dont parle Francken ne garantissent pas le succès. « Nous devons tirer sur les drones depuis le ciel, mais ce n'est pas facile », a admis le ministre de la Défense. Afin de lutter encore plus efficacement contre la menace des drones, il parle donc d'un investissement supplémentaire d'un demi-milliard d'euros.

Francken souhaiterait investir cet argent dans un « véritable paquet anti-drone ». Il fait référence aux systèmes radar de détection et de brouillage supplémentaire. Cependant, des investissements aussi importants doivent être conformes à la réglementation européenne. «Il faudra plus d'un an pour régler tout cela», déclare Francken.