Mme Lahbib s’est rendue en Crimée, une péninsule ukrainienne, via la Russie pour faire un reportage sur un festival de théâtre.
À l’époque, elle travaillait pour la chaîne francophone RTBF. Le fait qu’elle ait voyagé en Crimée que la Russie a annexée suite à son occupation en 2014 et qu’elle ait voyagé via la Fédération de Russie, ce qui est illégal selon la loi ukrainienne, a soulevé des sourcils ici et des questions en Ukraine.
Lorsqu’il est apparu la semaine dernière que le voyage du ministre des Affaires étrangères était financé par le festival de théâtre étroitement lié à la fille du président russe Poutine, les critiques se sont intensifiées.
Depuis que la polémique a éclaté, la ministre des Affaires étrangères s’est contentée d’une lettre de soutien à l’Ukraine marquant la Journée de l’État ukrainien. Mme Lahbib s’est entretenue avec le quotidien flamand Het Laatste Nieuws. Elle souligne qu’elle s’est rendue en Crimée il y a un an en sa qualité de journaliste et que c’est un travail qui ne peut en aucun cas être comparé à celui d’un ministre ou d’un homme politique. Aujourd’hui, elle fait des choix différents, dit-elle.
La ministre des Affaires étrangères ajoute qu’elle a mis du temps à répondre en raison de la priorité qu’elle accorde à son travail au ministère des Affaires étrangères et d’un deuil proche.
« Je n’ai pas eu le temps de répondre à une polémique qui n’intéresse que la bulle de la Wetstraat.
Les faits ont été manipulés par quelqu’un qui n’avait rien d’autre à faire cet été. C’est vraiment dommage. Faire de la politique dans le contexte de la tension internationale actuelle dans laquelle les relations diplomatiques sont importantes ne peut se justifier ».
Auparavant, le leader nationaliste flamand Peter De Roover avait partagé une vidéo du rapport de Mme Lahbib dans laquelle elle parlait de sa visite « en Russie ».
Mme Lahbib rétorque qu’elle a également évoqué l’annexion de la Crimée par la Russie qui n’avait pas été reconnue par la communauté internationale.
La ministre des Affaires étrangères prévoit de se rendre en Ukraine lorsque les conditions seront réunies : « Ce n’est pas quelque chose qui s’improvise », a-t-elle déclaré à l’agence de presse Belga.