Le Premier ministre De Croo a déclaré que le gouvernement belge partage la conviction du colonel Housen que l’Ukraine doit gagner la guerre et que tout doit être fait pour permettre à l’Ukraine de le faire. Cependant, le premier ministre conteste les faits présentés par le colonel.
M. De Croo note qu’au 31 janvier 2023, la Belgique aura engagé 325 millions d’euros dans l’effort de guerre ukrainien. Cela représente 0,06 % du PIB belge. Environ les trois quarts de ce montant concernent des équipements militaires ; un quart est de l’aide humanitaire et médicale.
Le Premier ministre souligne le travail de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale qui tient un outil de suivi du soutien à l’Ukraine, qui répertorie et quantifie l’aide militaire, financière et humanitaire promise à l’Ukraine par les gouvernements. Il couvre 40 pays et permet une comparaison de leurs efforts. Sa base de données actuelle couvre la période du 24 janvier 2022 au 20 novembre 2022 et sera mise à jour le 15 février 2023.
Le premier ministre insiste sur le fait que l’affirmation du colonel Housen selon laquelle les pays voisins et d’autres pays aux économies comparables comme les Pays-Bas, la Suède et le Danemark font au moins dix fois plus que la Belgique est factuellement incorrecte. Il dit que selon la base de données de l’Institut de Kiel, au 20 novembre 2022, la Belgique avait dépensé 0,04% de son PIB pour soutenir l’Ukraine, tandis que les Pays-Bas en ont dépensé 0,09%, la Suède 0,15%, et le Danemark 0,18% et pas dix fois plus, comme le prétend le colonel Housen.
Par ailleurs, l’effort belge au 20 novembre 2022 est comparable à celui de son plus grand voisin la France (0,05%) et d’autres pays comme l’Italie (0,04%) et l’Espagne (0,03%) note le dirigeant belge.
Le gouvernement belge conteste également l’affirmation du colonel Housen selon laquelle la valeur des biens et services importés de Russie entre fin février et fin septembre 2022 a augmenté de 130 %. « C’est factuellement incorrect », déclare M. De Croo. « Cette augmentation s’explique en grande partie par la forte hausse du prix des matières premières telles que le pétrole et le gaz. De plus, la majeure partie de nos importations de pétrole et de gaz est achetée par nos pays voisins et ne fait que transiter par la Belgique. La Belgique ne consomme que 5 % du GNL en provenance de Russie. Or, comme la Belgique est le point d’entrée du GNL pour plusieurs autres pays, le montant total est calculé dans notre balance commerciale ».
M. De Croo regrette également que le colonel Housen n’ait pas mentionné le fait que la Belgique ait bloqué les transactions financières russes pour une valeur totale de 191 milliards d’euros et gelé 58 milliards d’euros d’actifs. C’est l’un des montants les plus importants de tous les États membres de l’UE et sans doute le plus grand gel des avoirs par habitant au monde, insiste le Premier ministre, affirmant que c’est l’un des moyens les plus efficaces de frapper le trésor de guerre russe en son cœur. Le gouvernement belge étudie la possibilité d’utiliser ces fonds pour financer les efforts de reconstruction en Ukraine.
Le Premier ministre belge considère également le nombre de réfugiés que la Belgique a accueillis. Les pays de l’Union européenne ont accueilli un total de 4,6 millions de réfugiés ukrainiens. La Belgique en a accueilli près de 64.000 soit 1,3%. Les Pays-Bas ont accueilli 1,8 %, la Suède 1,1 % et le Danemark 0,8 %.
Alexander De Croo soutient que sur la base de ces faits, on ne peut que conclure que la Belgique fait sa juste part pour soutenir l’Ukraine et que la Belgique reste sans ambiguïté aux côtés de l’Ukraine, dans la ferme conviction qu’elle gagnera la guerre.
