Le Vooruit socialiste est-il vraiment partant ou les libéraux flamands pourraient-ils être entraînés à la table ?

Lundi matin, le formateur Bart De Wever (nationaliste flamand N-VA) n'a pas réussi à sortir de l'impasse qui a entravé ses efforts pour parvenir à un accord avec les nationalistes flamands, les démocrates-chrétiens et les socialistes ainsi que les libéraux et centristes francophones, l''Arizona partis ». Le Vooruit n'était pas disposé à négocier davantage sur la base des plans actuellement sur la table.

Open VLD n'est pas enthousiaste mais ne dit pas non

Au même moment, à quelques kilomètres de là, l'Open VLD libéral flamand, décimé lors des élections, tenait son comité directeur hebdomadaire. La situation actuelle a été discutée.

« Nous n'allons pas aider l'Arizona », a déclaré samedi la dirigeante libérale flamande Eva De Bleeker au quotidien francophone Le Soir. « C'est à ceux qui ont gagné les élections de gouverner. » Les libéraux flamands ne souhaitent pas s'y joindre, mais ne ferment pas non plus complètement la porte à la coopération.

Open VLD se rend compte qu'idéologiquement, ils sont mieux adaptés que les socialistes dans une coalition avec d'autres partis de centre-droit. « Si le formateur appelle, Eva prendra certainement le souffleur. Nous sommes prêts à écouter», disent les libéraux. « Mais personne dans notre parti ne dit : nous devons absolument y adhérer. »

Les libéraux veulent éviter de paraître trop désireux d’entrer au gouvernement. « Nous ne devons pas renforcer la perception selon laquelle nous voulons toujours rejoindre le gouvernement et à tout prix », déclare un membre de la direction du parti. En attendant une invitation du formateur De Wever, les libéraux attendent sur la touche. La dirigeante Eva De Bleeker a refusé de commenter davantage.

Le Vooruit est-il toujours partant ?

La question de savoir si une invitation à l'Open VLD pourrait être envisagée dépend avant tout du Vooruit socialiste. Les autres partis attendent un signal de M. Rousseau indiquant que le parti est toujours disposé à former un nouveau gouvernement avec les quatre autres partis de centre-droit.

Selon Vooruit, c'est toujours le cas. La question de savoir qui est responsable de l’échec des négociations fait toujours l’objet d’intenses débats. Selon M. Rousseau, son parti a été « évincé ». Le Vooruit souhaite former un gouvernement avec la N-VA, le MR, le CD&V et les Engagés, affirment les socialistes, mais d'autres partis ont des doutes.

Indigné par les interviews de Rousseau

Il y a certainement des doutes après les interviews télévisées de Conner Rousseau, lundi soir. Ses apparitions à la VRT et à VTM News ont déclenché des récriminations de la part des autres partis.

M. Rousseau a déploré le manque de proportionnalité des propositions du formateur : il a pointé du doigt les réductions des retraites et ce qu'il considère comme des cotisations trop limitées des plus riches. Ses rivaux ont rejeté ses affirmations comme étant des « conneries totales », des platitudes et des demi-vérités.

Seul Bouchez y veut vraiment Open VLD

À l'heure actuelle, le leader du MR, Georges-Louis Bouchez, est le seul à vouloir réellement que son parti frère flamand se joigne à eux à la table.

Le leader démocrate-chrétien flamand Mahdi a été clair : l'introduction de l'Open VLD n'était pas à discuter pour les démocrates-chrétiens. Le CD&V et Les Engagés deviendraient alors les partis les plus à gauche de la coalition.

Pour la N-VA également, il est loin d’être évident d’intégrer Open VLD. Pour le moins, Bart De Wever a montré peu de sympathie pour les libéraux. Toute la campagne électorale de la N-VA a été dirigée contre l'Open VLD et le Premier ministre sortant Alexander De Croo, figure de proue libérale de la coalition Vivaldi sortante, est tellement détesté par M. De Wever.

Pas de majorité flamande

De plus, M. De Wever devrait alors renoncer à l'un des principes majeurs de son parti, avec lequel il a nargué plusieurs administrations précédentes : l'absence d'une majorité flamande au Parlement pour soutenir le gouvernement. La N-VA, l'Open VLD et le CD&V ne détiennent pas ensemble la moitié des sièges de députés flamands à la Chambre des Représentants. Cette majorité n’est pas obligatoire, mais très importante pour la N-VA.

Seulement 76 sièges sur 150

Un gouvernement composé de la N-VA, du CD&V, de l'Open VLD, du MR et des Engagés ne dispose que d'une majorité extrêmement serrée. Ensemble, les partis détiennent 76 des 150 sièges de la chambre basse et pourraient avoir du mal à gouverner la Belgique.