La Chine est une superpuissance maritime : le plus grand constructeur naval et négociant maritime au monde.
Un rapport publié par l’universitaire belge souligne le rôle que jouent les compagnies maritimes civiles dans la réalisation des objectifs politiques et militaires de la Chine.
« Chaque navire chinois est un navire de guerre. Les équipages sont principalement composés de militaires », explique Holslag. « En Chine, les navires doivent être construits selon des spécifications militaires pour leur permettre de transporter des chars. Les ferries doivent être capables de naviguer en haute mer et peuvent amener des chars et des engins amphibies à terre ».
Les compagnies maritimes chinoises reconnaissent qu’elles sont des acteurs politiques et de nombreuses compagnies maritimes participent à des exercices militaires. Holslag souligne le rôle que les navires commerciaux pourraient jouer dans toute invasion de Taiwan.
De nombreuses compagnies maritimes chinoises sont actives dans les ports flamands d’Anvers et de Zeebrugge.
Selon Holslag, ces investissements chinois rendent ces ports dépendants de la Chine : « Le plus grand terminal à conteneurs d’Anvers dépend à 80 % de COSCO Shipping, une entreprise chinoise ».
L’universitaire nous exhorte à tirer les leçons du conflit en Ukraine et de notre dépendance au gaz russe. « Nous devrons construire énormément de navires nécessaires pour garantir notre économie stratégique.
Nous n’avons plus les constructeurs navals pour le faire. Nous devons réduire notre vulnérabilité à la Chine ».
S’adressant à la VRT, le professeur Holslag accuse la direction du port d’Anvers de ne pas tenir compte des intentions politiques de la Chine : « Cela montre une naïveté que j’ai du mal à comprendre. Les autorités belges doivent protéger les secteurs individuels, mais aussi préserver la résilience et la sécurité du pays à long terme. Nous devons considérer notre dépendance vis-à-vis de la Chine ».