Lors de l’opération policière de samedi, 56 personnes ont été arrêtées. L’un d’eux a été emmené en prison et 11 autres ont été placés dans un établissement fermé en attendant leur expulsion. 41 autres ont été libérés, avec ordre de quitter le pays. Trois autres personnes avaient été arrêtées pour trouble à l’ordre public et ont également été libérées.
Que reste-t-il de l’opération policière spectaculaire de samedi ? Il s’avère que c’est plutôt peu. A l’entrée du terminal Eurostar, deux policiers surveillent la situation ; il ne fait aucun doute que cela devrait permettre aux personnes arrivant ou partant en train de se sentir plus en sécurité. Pour le reste, le grand hall de la gare ressemble à n’importe quel autre jour. Peut-être que tout semble un peu plus propre aujourd’hui.
A la sortie de la station de tramway sous la voie ferrée, on aperçoit un SDF qui s’y est installé. Les passagers du train passent, indifférents et pressés. Dehors, sur la place Victor Horta, un jeune homme en haillons fait des bruits étranges. Il est allongé sur un banc devant la gare. Est-il sous l’emprise de drogues ou d’alcool ? Personne ne lève les yeux.
« On a vu toutes sortes de choses ici », raconte une serveuse d’un restaurant de l’avenue Fonsny. Elle parle de coups de pied dans la porte du restaurant, d’un client sur la terrasse menacé avec un couteau pour une cigarette et de gens qui dorment de leur ivresse parmi les voitures garées. « Nous espérons que les choses iront mieux maintenant, après cette action policière », a-t-elle déclaré.
« Ah monsieur, vous aussi voyez comment ça se passe ici aujourd’hui », soupire un agent de sécurité. Samedi soir et dimanche, les choses semblaient aller un peu mieux, mais depuis aujourd’hui, nous constatons que les choses se détériorent à nouveau. »
Et en effet, presque partout sur la façade extérieure de la gare, ça pue l’urine. Les flaques d’eau que vous voyez ici et là ne sont vraiment pas dues à la pluie d’hier.
L’agent de sécurité estime qu’une opération comme celle de samedi devra être répétée encore quelques fois. « C’est comme l’introduction d’une limitation de vitesse à 90h/h sur une autoroute : au début, la plupart des conducteurs sont surpris, et cela ne diminue qu’après avoir reçu plusieurs amendes. »
Si vous pensez désormais que la gare de Bruxelles-Midi est devenue plus sûre pour les passagers des trains, vous vous trompez. « Deux minutes après la fin de l’opération policière, il y avait déjà un premier vol. »