Des allégations d'abus de pouvoir et de comportement sexuellement inapproprié frappent un bataillon de l'armée

Les exactions auraient eu lieu au 4ème Bataillon du Génie à Amay (Liège).

La VRT comprend que ces abus auraient eu lieu lors de cérémonies de bizutage destinées aux nouveaux militaires. Un lanceur d’alerte a tiré la sonnette d’alarme, mais l’armée a mis du temps à réagir.

Personnel militaire suspendu

Selon une enquête interne, une vingtaine de militaires auraient été impliqués, parmi lesquels des militaires et des sous-officiers. Certains auraient été suspendus.

Le bataillon en question ne semble pas irréprochable. « Ces dernières années et mois, plusieurs dossiers ont été ouverts sur le bataillon, concernant des problèmes de comportement », explique Yves Huwart, du syndicat militaire CMP-CGPM.

Humiliation, abus et chantage

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder a répondu aux allégations d'abus lors d'une conférence de presse. « Nous parlons entre autres d'humiliations, d'abus, de chantage et de menaces », a-t-elle déclaré.

Selon le ministre, les actes ont été commis par une dizaine de personnes : militaires expérimentés et moins expérimentés, sous-officiers et officiers. « Je tiens à préciser d'emblée que tout le monde au sein du bataillon n'est pas impliqué. Des dizaines de personnes ont été impliquées. Il y a clairement un problème structurel. Ce n'est pas ponctuel. »

Les abus ont été associés à un seul peloton du bataillon et ce peloton a été dissous. « Il s'agit d'une mesure très sévère. Nous voulons envoyer un message très clair : un tel comportement entraînera toujours une réponse ferme », déclare Mme Dedonder.

« Ce qui s'est passé est inacceptable », a déclaré le chef d'état-major de la défense Michel Hofman. « Les abus concernaient des comportements dégradants et humiliants, qui dans certains cas compromettaient l'intégrité physique des collègues. Cela suggère un flou inquiétant des normes, pour lequel il n'y a pas de place au sein de notre organisation. »

« Le démantèlement d'un peloton est sans précédent dans l'histoire récente de l'armée belge », déclare le chef d'état-major Hofman. « Mais une ligne rouge a été franchie. »

Pendant ce temps, des accusations sont également portées devant les tribunaux. Le parquet de Liège ouvre une enquête contre 14 militaires pour comportement dégradant et humiliant ainsi que pour coups et blessures infligés. Une partie de l'enquête est menée par le parquet fédéral, car certains faits se seraient déroulés à l'étranger.