Des tapisseries maltaises inestimables restaurées à Malines

La Manufacture Royale De Wit existe depuis 135 ans et est spécialisée dans la conservation, c'est-à-dire le nettoyage et la restauration de tapisseries. « Dans les années 1980, nous avons arrêté la production de tapisseries et nous sommes spécialisés dans les techniques de conservation », explique le directeur Pierre Maes.

« Au fil des années, grâce à tout ce savoir-faire, nous avons acquis une grande réputation et des tapisseries du monde entier viennent chez nous pour être conservées. »

Parmi eux figurent désormais les tapisseries du Palais du Grand Maître de La Valette (Malte). « Il y a 10 grandes tapisseries qui font près de 5 mètres de haut. Elles font partie d'une très grande série de tapisseries produites au début du XVIIIe siècle», explique M. Maes.

Les tapisseries ont connu une vie mouvementée

Le grand maître Ramon Perellos y Roccaful a commandé les tapisseries au célèbre fabricant des Gobelins à Paris en 1708. Elles représentent une flore et une faune exotiques et se trouvent dans le palais du grand maître depuis 1710, après un voyage difficile au cours duquel elles ont failli être perdues aux mains des pirates.

Cette semaine, l'ambassadeur maltais, Clint Tanti, a dirigé une délégation maltaise visitant le fabricant De Wit pour avoir un aperçu des coulisses du processus de restauration.

La conservation des tapisseries est un processus complexe et comprend plusieurs étapes. Dans un premier temps, les tapisseries furent retirées des murs et transportées en Belgique.

Ensuite, les anciens revêtements sont retirés et un nettoyage approfondi s'ensuit à l'aide de techniques spécialisées d'aspiration sous vide et d'aérosol pour éviter la décoloration. Enfin, les parties fragilisées et les fissures sont renforcées.

« C'est un travail manuel qui demande beaucoup de patience et de concentration. Il faudra attendre mars 2026 pour que la restauration de toute la série de tapisseries soit terminée afin qu'elles puissent être renvoyées à Malte », explique M. Maes.