Le « peintre inconnu le plus connu de notre collection », c’est ainsi qu’on appelle parfois Dieric Bouts, explique Marjan Debaene, conservateur en chef de l’art ancien au M Leuven. Dieric ou Dirk Bouts (1415-1475) vit quelque peu dans l’ombre de primitifs flamands plus connus comme Van Eyck, Memling ou Van der Weyden.
« Les combats ne devaient pas être pris pour acquis. » explique le conservateur Peter Carpreau, « Il joue avec plusieurs registres et cela le rend moins commercialisable. »
Bouts apporte une synthèse de la première génération des Primitifs flamands, mais y ajoute des accents qui lui sont propres. Ceux-ci sont largement abordés dans cette exposition qui vise à apporter un nouvel éclairage sur ce maître ancien. C’est un honneur pour un grand oublié.
M Leuven rassemble des œuvres de Bouts lui-même, de son atelier, de son fils Albrecht et de ses contemporains, grâce à des prêts d’importants musées, du Louvre à Paris mais aussi de Berlin et des Etats-Unis.
L’œuvre extraordinaire, le « Triptyque de la Descente de Croix » provient de la chapelle royale ou Capilla Real de Grenade (Espagne). Elle a quitté son domicile pour la première fois depuis cinq siècles et, après son exposition à Louvain, elle est en cours de restauration à l’Institut royal du patrimoine artistique de Bruxelles. C’est un travail de précision qui va prendre deux ans.