Diplomate et historien à la tête d’AfricaMuseum

« J’apporte une expérience de terrain au poste », déclare Bart Ouvry, qui succède à Guido Gryseels, l’actuel directeur général de l’AfricaMuseum, aujourd’hui à la retraite. « Ce musée m’a envoûté. C’est un endroit tellement important pour tout historien, mais ce n’est pas non plus un endroit facile ».

Ouvry décrit la décolonisation comme l’un des plus grands défis auxquels son musée est confronté. « Tout ce qui a été volé doit être restitué à son pays d’origine si les conditions prévues par la loi belge sont remplies. C’est la loi ! Nous allons nous mettre au travail avec nos partenaires africains. Avec nos partenaires, nous devons définir ce qui a été volé et comment nous traitons ces objets. La loi est là. L’une de mes tâches les plus importantes sera d’établir comment tout cela est mis en pratique ».

Pour Ouvry, il s’agit d’un sujet très vaste : « Il ne s’agit pas que d’objets. La décolonisation doit aussi avoir lieu dans votre tête.
Il s’agit de la façon dont nous traitons l’histoire, avec notre passé. C’est comme un processus de décolonisation. Les problèmes sont nombreux, mais mon travail consiste à chercher des solutions. C’est un processus qui prendra de nombreuses années, mais mon ambition est de montrer que la Belgique est déterminée à restituer les artefacts ».

Beaucoup de gens se sont demandé si un directeur général noir serait nommé. Bart Ouvry précise que le secrétaire d’Etat qui a procédé à sa nomination a bien cherché un candidat d’origine africaine : « L’enjeu maintenant est d’amener plus de diversité dans le musée pour s’assurer qu’il y aura plus de candidats la prochaine fois.
Espérons que le prochain chef sera une personne d’origine africaine ».