La Flandre met fin à la présence obligatoire aux urnes : tout le monde restera-t-il chez soi ?

La suppression de la présence obligatoire dans un bureau de vote en Flandre est une expérience. C'est une première et personne ne sait quel sera l'impact sur la participation. Les experts prédisent que jusqu'à 30 pour cent des Flamands n'exerceront pas leur droit de vote le mois prochain. L'impact sur le résultat est également un grand point d'interrogation !

Contrairement aux élections précédentes, les Flamands ne trouveront pas dans leur boîte aux lettres, dans les semaines à venir, une soi-disant « lettre de convocation » (carte électorale). Cette fois-ci, les autorités flamandes enverront une lettre de convocation. invitation Les Flamands sont invités à voter aux élections locales du 13 octobre. Suite à la modification de la loi, les Flamands ne sont plus obligés de se rendre dans un bureau de vote le dimanche 13 octobre.

Plus d'un siècle de scolarité obligatoire

L'abolition du vote est un changement majeur. Depuis 1893, le vote est obligatoire pour toutes les élections en Belgique. Le droit de vote, initialement réservé aux hommes, est également assorti d'une obligation. Il faut se rendre au bureau de vote, mais la présence obligatoire ne signifie pas nécessairement le vote obligatoire. Une fois dans l'isoloir, on peut toujours décider de ne pas voter, de voter blanc ou de voter invalide, même si cela devient plus difficile avec le vote informatisé.

La suppression de la présence obligatoire aux urnes est une initiative de l'ancien ministre flamand de l'Intérieur, Bart Somers (Libéral flamand/Open VLD). « Le vote obligatoire date d'une époque où la vision du citoyen n'est plus de notre temps », a-t-il expliqué. « Nous vivons dans une société beaucoup plus émancipée, où nous devons faire appel à la responsabilité civique des citoyens, mais sans toujours les menacer de sanctions pour qu'ils fassent avancer les choses. »

La présence obligatoire aux urnes était une loi, mais elle était rarement appliquée. En théorie, les personnes qui ne s'y conformaient pas risquaient une amende, mais cette sanction était rarement appliquée. Une proportion importante de Flamands avait depuis longtemps cessé de se rendre aux urnes le jour du scrutin. Le 9 juin, date des élections européennes, fédérales et flamandes, un peu plus de 300 000 Flamands étaient restés chez eux.

Combien resteront à la maison ?

La suppression de l'obligation de présence va-t-elle inciter davantage de personnes à rester à la maison ? « Certainement », affirme le politologue Bram Wauters (Université de Gand). « Lors des dernières élections locales, le taux de participation était d'environ 90 pour cent, il devrait maintenant chuter à 70-80 pour cent, selon mes estimations. »

« Nous savons, grâce à des études, que même dans les pays où le vote obligatoire n'est pas appliqué, la participation électorale reste plus élevée que dans les pays où cette obligation n'existe pas. Le fait que cette obligation figure sur votre carte électorale a un impact. »

Aux Pays-Bas, seulement la moitié des gens votent encore

Les Flamands aiment souvent faire des comparaisons avec les Pays-Bas. On y voit clairement les effets de la suppression du vote obligatoire. Aux Pays-Bas, l’obligation a disparu dès 1970. Aux élections municipales de 2022, seule la moitié des citoyens ont pris la peine de voter.

« Aux élections nationales, la participation est beaucoup plus élevée. Aux Pays-Bas, on constate que la participation diminue, mais cela se fait progressivement. Aux Pays-Bas, elle n'a pas diminué de moitié d'une élection à l'autre. »

Se rendre aux urnes n'est pas une habitude qui disparaît soudainement. Les experts estiment que lors des premières élections après l'abolition, de nombreux Flamands continueront à se rendre aux urnes.

Mais pas tous. Au début de cette année, de nombreux Flamands ont indiqué qu'ils n'iraient pas voter le 13 octobre. Dans une enquête réalisée par l'Université d'Anvers pour le compte de la VRT et du quotidien De Standaard, les personnes interrogées ont également été interrogées sur leur motivation à aller voter. Près d'un tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'iraient probablement pas ou certainement pas aux urnes.

44 % sont sûrs d'aller voter, 27 % le feront probablement, 17 % ne le feront probablement pas et 12 % ne le feront pas.