Le Premier ministre propose une TVA plus élevée pour consolider le budget

Le Premier ministre veut bricoler la TVA pour réduire le déficit budgétaire. C’est l’une des mesures qu’il a proposées à ses collègues du cabinet ces derniers jours. Les négociations budgétaires reprennent aujourd'hui.

M. De Wever revient sur une idée qui était déjà sur la table depuis un moment lors des négociations gouvernementales de l'année dernière. Son célèbre super-mémorandum mentionnait également « l'harmonisation des taux de TVA ». Cela impliquerait de remplacer les taux de TVA de 6 % et 12 % par un taux unique de taxe sur les ventes de 9 %.

Les produits actuellement soumis à une taxe de 6 pour cent – ​​notamment les légumes, la viande et les produits laitiers – deviendraient alors plus chers. Une visite au restaurant, actuellement soumise à une taxe de 12 pour cent, deviendrait moins chère.

Opposition immédiate du patronat et des syndicats

En moyenne, le montant de la TVA payée par le commun des mortels augmenterait. Les recettes fiscales supplémentaires contribueraient à réduire le déficit budgétaire.

Les syndicats et les employeurs, réunis au sein du Conseil central des entreprises (CRB), se sont immédiatement opposés à la proposition. « Un caddie rempli de nourriture coûtera 109 euros au lieu de 106 euros après la réforme », précise le CRB. Il craint que les familles à faible revenu soient particulièrement touchées et que des milliers d'emplois risquent de disparaître.

La probabilité que la réforme de la TVA soit mise en œuvre semble plutôt mince. Tant le libéral francophone MR que le socialiste flamand Vooruit et le démocrate-chrétien CD&V se sont opposés à cette idée l'année dernière et cette idée suscite encore peu d'enthousiasme aujourd'hui.

Saut de l'indice et norme de croissance

Hier, M. De Wever a également vu sa proposition de hausse de l'indice immédiatement rejetée par plusieurs partenaires de la coalition, mais, fait intéressant, pas par les centristes francophones des Engagés jeudi. Cela signifierait que l'indexation automatique des salaires de 2% en fonction de l'inflation serait sautée une fois, ce qui signifie que les salaires n'augmenteraient pas malgré une augmentation du coût de la vie.

Le leader du Vooruit, Conner Rousseau, a immédiatement déclaré qu'« il existe d'autres moyens d'améliorer la situation budgétaire ». Le chef du CD&V, Sammy Mahdi, a même qualifié la proposition de « hors de question ».

M. De Wever envisage également de réduire la norme de croissance dans le secteur de la santé. Ce pourcentage détermine de combien le budget peut augmenter par rapport à l’inflation.

L'accord de coalition négocié l'année dernière par les cinq partis du gouvernement fédéral prévoit que ce pourcentage passera à 3 pour cent d'ici 2029, mais M. De Wever souhaite désormais ajuster ce chiffre à 2 pour cent. Le socialiste Vooruit en particulier – avec le ministre de la Santé et des Affaires sociales Frank Vandenbroucke – et le centriste francophone Les Engagés n'y sont pas non plus favorables.