Hakima Farihi dirige une agence d’intérim à Anvers et peine à pourvoir les postes vacants. Hakima n’est pas convaincue que le travail en vaille la peine : « Les chômeurs sont récompensés s’ils ne travaillent pas. Il existe des tarifs sociaux (c’est-à-dire des tarifs moins chers pour le gaz et l’électricité pour les personnes à faible revenu) et toutes sortes de réductions. Les gens qui sortent travailler sont punis !
Elle affirme que certaines personnes prennent consciemment la décision de ne pas travailler : « Nous formulons une proposition, mais quand ils voient combien ils vont gagner, ils décident de ne pas accepter le poste.
Les prestations sont trop élevées. Il devrait y avoir un différentiel plus important. Pour le moment, il y a une différence minime entre travailler et ne pas travailler ».
Une mère célibataire à qui VRT s’est entretenue et qui souhaite garder l’anonymat déclare : « À long terme, il est plus avantageux de ne pas travailler. Vous perdez tellement d’avantages lorsque vous vous retrouvez dans une échelle de salaire plus élevée ».
« Vous perdez les avantages des allocations familiales plus élevées et des bourses d’études supérieures.
Votre facture fiscale est plus élevée. Avant, je devais payer des impôts chaque année et maintenant je récupère de l’argent. Quand je travaillais, mes revenus après impôts étaient supérieurs de 100, 200 euros ».
« Dans un monde idéal, je prendrais certainement un emploi. L’aspect social du travail me manque, mais aller travailler en tant que mère célibataire est difficile ».
La VRT s’est entretenue avec Georges-Louis Bouchez, le chef des libéraux francophones au pouvoir : « Nous dénonçons cela depuis des mois. Parfois, vous gagnez moins de travail que lorsque vous ne prenez pas de travail ! »
« Additionnez le tarif social de l’énergie, la gratuité de la garde des enfants, la gratuité des transports en commun, l’accès aux banques alimentaires, le logement social et les tarifs réduits pour les soins médicaux et vous atteignez un montant qui dissuade les gens de travailler ».
« Ça me met tellement en colère » répond Raoul Hedebouw du Parti travailliste d’extrême gauche. « Je ne comprends pas pourquoi le travail n’est pas mieux payé en Belgique. Il rejette l’idée de réduire les allocations : « Cela ne fera que rendre la vie des gens une misère et ils auront moins de temps pour chercher un emploi ».
« Les Belges devraient gagner plus. La taxe sur les salaires les plus bas doit être réduite et le salaire minimum doit être relevé de 11 euros de l’heure à 14. Les multinationales doivent être imposées. C’est là que se trouve l’argent ».