Si la question des visas n’était pas à l’ordre du jour de la séance de jeudi, elle a plané comme une ombre lors des échanges à l’heure des questions et dans les couloirs du parlement fédéral. Les partis d’opposition (nationalistes flamands, chrétiens-démocrates francophones et fédéralistes francophones) ont déposé des motions exigeant que Mme Lahbib vienne à l’hémicycle pour s’expliquer. Cependant, ceux-ci ont été jugés irrecevables.
Pendant ce temps, les dirigeants des différents groupes au parlement se sont rencontrés et ont convenu que Mme Lahbib comparaîtrait devant la commission restreinte des affaires étrangères la semaine prochaine. Les politiciens de l’opposition et des partis qui composent la coalition fédérale ont jugé insatisfaisante l’explication donnée par Mme Lahbib devant la commission restreinte mercredi. De nouvelles informations ont été révélées dans la presse sur l’affaire des visas et un certain nombre de questions restent sans réponse. De plus, une partie de ce qui a été dit mercredi devant la commission restreinte semble contredire ce que la ministre des Affaires étrangères avait dit lorsqu’elle a abordé la question pour la première fois lors de la session plénière de jeudi de la semaine dernière.Hadja Lahbib n’a pas non plus reconnu que des erreurs avaient été commises, ni exprimé de regrets.
Pendant ce temps, le Premier ministre fédéral Alexander De Croo, qui n’a lui-même que peu à voir avec l’affaire, a concédé que « les choses auraient dû être faites différemment ». L’affirmation de M. De Croo lors de la session plénière du Parlement de jeudi selon laquelle « l’incident est clos » semble être très loin de la vérité. Au sein de la coalition fédérale, les socialistes et les verts ont le sentiment de ne plus pouvoir faire confiance à Mme Lahbib. Les démocrates-chrétiens flamands sont un peu plus indulgents. Ils disent attendre « un signal clair » qui permettrait de tourner la page.