Avec l’aggravation de la crise énergétique, les appels se multiplient pour que le réacteur de Doel 3 soit maintenu en stand-by afin qu’il soit prêt à produire de l’électricité en cas de besoin.
Le réacteur de Doel 3 est entré en service en 1982 et en vertu de la loi relative à l’arrêt de la production d’énergie nucléaire en Belgique il devrait fermer au bout de 40 ans. Il devait être déconnecté du réseau national vendredi soir prochain. Un accord avait été passé avec l’AFCN, organisme de surveillance de l’énergie nucléaire, pour commencer le démantèlement du réacteur dès que possible.
Il était prévu de retirer l’élément combustible du réacteur dès qu’il aurait été déconnecté du réseau électrique. Ensuite, les travaux commenceraient rapidement pour nettoyer chimiquement le circuit de refroidissement primaire. Cela implique de « gratter » chimiquement les particules radioactives de l’intérieur des tuyaux et des pompes.
Une fois que ce processus a eu lieu, il est pratiquement impossible de redémarrer le réacteur. Dans cette optique, Mme Verlinden a demandé à l’AFCN si le report des travaux aurait des conséquences sur la sécurité.
S’exprimant dans l’édition de jeudi soir de Terzake, Mme Verlinden a expliqué pourquoi elle avait posé la question en premier lieu.
« Au cours des derniers mois, nous nous sommes rendus compte que notre dépendance énergétique pouvait causer de gros problèmes et nous négocions avec Engie (fournisseur et producteur d’énergie) à ce sujet depuis des mois. Ce que je voulais savoir, c’est si nous pouvions retarder une opération irréversible tant que nous n’aurons pas la perspective d’une sécurité énergétique pour les années à venir ».
La réponse selon laquelle les travaux peuvent être reportés sans aucun impact négatif sur la sécurité sera discutée par Mme Verlinden et ses collègues du gouvernement fédéral. La ministre de l’Intérieur tient à souligner qu’elle a posé la question car elle, en tant que ministre de l’Intérieur, est responsable de la sûreté nucléaire et que cela ne signifie nullement qu’elle soit favorable au maintien en service du réacteur de Doel 3 plus longtemps.
Lorsqu’on lui a demandé si sa question n’était pas venue un peu tard, Mme Verlinden a répondu « Je veux juste éviter que certaines options ne disparaissent complètement ».
« La production du réacteur nucléaire s’arrêtera fin septembre et la sécurité énergétique pour cet hiver est assurée. Tout redémarrage à Doel 3 ne sera pas pour demain si en effet nous voulons un jour l’utiliser à nouveau. C’est mon travail de garder toutes les options ouvertes ».