Perte de trappiste : « Malheureux, mais pas encore une catastrophe »

« C’est toujours dommage qu’une bière trappiste disparaisse » dit Sofie. Malgré la perte du label ATP, la trappiste d’Achel était toujours brassée sous la surveillance des moines de l’abbaye de Westmalle et les amateurs de bière n’avaient pas remarqué trop de grands changements au goût. La trappiste était encore brassée à la levure de Westmalle et selon la recette traditionnelle.

Ce qui va se passer maintenant n’est pas clair. Les bières trappistes doivent respecter des règles écrites et non écrites. Une règle non écrite est le fait que les brasseurs doivent essayer d’atteindre la plus haute qualité. « A l’Abbaye de Westmalle, la trappiste est brassée avec des cônes de houblon pur » explique Sofie. « À Westvleteren, la brasserie a été modernisée, mais l’objectif principal était la durabilité et non l’efficacité ! Il n’y a eu aucun effort pour accélérer le brassage.

Les bières trappistes sont originaires de nos régions et la Belgique compte encore aujourd’hui cinq trappistes différentes.

« Les bières trappistes belges sont vraiment les Originales. Selon les règles bénédictines, les moines étaient autorisés à vivre du produit de leur travail manuel et ils étaient également autorisés à boire la boisson de la région. En Belgique, en plus du babeurre et de l’eau, c’était de la bière. Les moines vendaient aussi leurs produits à une époque où la trappiste n’était pas encore à la mode. Ce n’est que ces dernières années que les trappistes belges sont devenus très demandés à l’étranger », explique Sofie.

L’Association trappiste internationale s’assure que le logo ATP n’est utilisé que lorsque des critères stricts sont remplis. « C’est nécessaire » dit Sofie « parce que dans le passé il y avait de fréquents abus du nom ».

Les bières trappistes doivent être brassées dans l’enceinte d’un monastère sous la surveillance des moines. Les revenus de la bière trappiste doivent être investis dans l’abbaye ou la communauté abbatiale ou être reversés à une association caritative. Pour les moines, brasser des Trappistes est un moyen pour arriver à leurs fins, un moyen de survivre et de payer leur entretien. L’élément le plus important dans une communauté bénédictine est de consacrer sa vie à Dieu et de respecter les règles bénédictines. La priorité suivante est la qualité de la bière. Sofie aime comparer le processus à celui des brasseries artisanales où le profit n’est pas le but principal : c’est l’expérience !