Y a-t-il un veto contre le Vlaams Belang après les élections et qu'est-ce que ce « cordon sanitaire » ?

3. Quel impact le cordon a-t-il eu ?

Ces dernières années, il y a eu parfois d’intenses discussions sur le cordon sanitaire. L'accord entre partis politiques n'a pas stoppé la montée du Vlaams Blok/Belang. « Le problème est qu'à l'époque, les partis politiques et les médias n'ont pas suffisamment expliqué pourquoi ce cordon sanitaire existait », estime le politologue Herwig Reynaert.

Le Vlaams Belang a toujours qualifié le cordon d'« antidémocratique », mais Reynaert estime que cela n'a aucun sens. « Chaque parti politique a le droit de choisir de ne pas coopérer avec certains partis. S'ils parviennent à former une majorité, cela n'a rien d'antidémocratique. »

Pour ceux qui y adhèrent, le cordon a toujours eu l'effet escompté : les hommes politiques élus du Vlaams Belang se sont jusqu'à présent vu refuser l'accès à des fonctions exécutives. « D'un autre côté, au cours des 35 dernières années, le Vlaams Belang a réussi à inscrire des questions à l'agenda politique et a ainsi eu un grand impact. On ne peut pas dire qu'il n'a joué aucun rôle à cause de ce cordon. »

Les opposants osent cependant prétendre que le cordon a rendu le Vlaams Belang plus influent et plus fort. « Le bilan est mitigé, mais le parti a su se présenter comme un outsider, ce qui lui a permis d'obtenir des soutiens dans de nombreux milieux. De plus, le Vlaams Belang a toujours défendu les questions qui préoccupent les gens ordinaires. »

Herwig Reynaert constate un paradoxe : avoir un grand Vlaams Blok/Belang derrière une clôture n'est pas toujours mauvais pour les autres partis : « Avec un Vlaams Belang qui obtient beaucoup de voix, mais ne peut toujours pas prétendre à des fonctions exécutives, d'autres partis sont en fait plus susceptibles de participer au pouvoir. En effet, il y a alors moins de possibilités de former une majorité, ce qui signifie qu'il faut souvent plus de partis dans une coalition.