Ensor a apporté des modifications entre les différentes versions, explique le conservateur Willemijn Stammis, en ajoutant un visage ou en changeant une lettre.
« De nombreux graveurs travaillent dans un but précis, celui de créer une œuvre d’art parfaite », explique Stammis. « Ce qui est beau dans la gravure d’Ensor, c’est que toutes les étapes intermédiaires sont tout aussi importantes. Il utilise des épreuves et transforme toutes ces étapes intermédiaires en œuvres uniques. Avec des ajouts souvent amusants, voire osés. C’est très ensorien. »
Ensor a commencé à faire des gravures à l’âge de 26 ans. « C’est un vrai dessinateur et dessiner sur une plaque de cuivre lui convient bien », explique Stammis, mais pour l’aspect technique, il a fait appel à un ami graphiste à Bruxelles.
Quelques années plus tard, Ensor commença à faire lui-même des expériences, qui aboutirent parfois à des résultats insensés. « Ma main est jaune soufre et j’ai abîmé deux pantalons et un gilet », écrivit-il dans une lettre, car il n’avait pas réussi à diluer suffisamment l’acide.