« Le 1er février marque la fin de notre service dans la ville. D'ici là, vous constaterez une réduction progressive du nombre de nos scooters partagés. Rendez-vous dans d'autres villes ! » C’est le message que les utilisateurs de Tier ont récemment reçu sur leur application. Jusqu'à récemment, ce fournisseur exploitait quatre mille scooters partagés dans la capitale belge et flamande.
Un peu plus tôt, un autre opérateur, Poppy, avait retiré ses 1.500 scooters partagés des rues de Bruxelles. Les véhicules se dirigent vers Anvers, où l'entreprise de mobilité prévoit d'élargir son offre.
Le grand opérateur Lime semble également préparer sa sortie de Bruxelles et fournira prochainement plus d'informations, mais affirme que ses affaires continuent comme d'habitude pour le moment.
D'ici le 1er février, les scooters des marques Tier, Poppy, Lime, Pony et Voi auront disparu du paysage urbain bruxellois. L'été dernier, le gouvernement régional a décidé de limiter la disponibilité des scooters partagés en raison de leur omniprésence.
Le nombre de fournisseurs est réduit de sept à deux et le nombre total d'actions en circulation est limité à huit mille, contre vingt mille auparavant. Juste avant les vacances de Noël, Bruxelles Mobilité a désigné les deux opérateurs qui seront autorisés à rester : Bolt et Dott. Les cinq autres devront cesser leurs activités de partage de scooters à Bruxelles dans un peu plus d'une semaine.
Fusion Dott-Tier
Dott et Tier ont annoncé une fusion ce mois-ci. Cela n'aura pas d'impact pour l'instant, puisque l'opération financière ne sera finalisée qu'au plus tôt en mars. Les deux opérateurs continueront pour l'instant à fonctionner comme des sociétés indépendantes, Dott étant autorisé à rester à Bruxelles et Tier à partir. Tier a quand même réussi à décrocher un lot de consolation : il est devenu l'un des deux opérateurs agréés de vélos cargo (deux fois 150 unités) aux côtés de Pony.
Duopole
Restreindre le marché à deux opérateurs renforce les craintes d’un duopole, les deux opérateurs alignant leurs prix pour conserver leurs bénéfices.
« Un duopole rigide pourrait constituer un danger », déclare un initié du secteur. « Même si l'inverse peut également se produire lorsqu'une concurrence sur les prix apparaît entre les deux. Quoi qu'il en soit, la situation actuelle avec sept fournisseurs n'était pas financièrement viable pour tous les acteurs. »
« Nous ne prévoyons aucune modification des prix », précise Matthieu Fauré de Dott. « L'expérience d'autres villes à deux acteurs, par exemple Lyon ou Bordeaux, montre que la concurrence sur les prix perdure même avec seulement deux opérateurs. »
Zones de dépôt
Outre la réduction de moitié du parc global, une autre mesure devrait lutter contre les nuisances causées par les scooters abandonnés : le stationnement en dehors des zones désignées sera interdit à partir du 1er février.
La Région bruxelloise avait précédemment annoncé son intention d'augmenter le nombre de zones de largage de 1.000 à 1.500 à court terme. Cet objectif ne sera pas encore atteint au 1er février. Bruxelles Mobilité a calculé que 1.332 zones de dépôt seront disponibles : 425 zones de dépôt sur les routes régionales et 907 sur les routes communales.