Le jeune ministre souhaite se concentrer sur les familles avec enfants et éviter que ces derniers dorment dans la rue cet hiver. Le Conseil flamand pour les réfugiés – tout comme la Ligue des droits de l’homme – a déjà condamné cette décision. Selon la directrice Tine Claus, la situation aurait pu être prévue.
« Il existe une loi sur l’accueil des demandeurs d’asile. Elle prévoit des mesures d’urgence. On aurait pu prévoir cette situation depuis longtemps. L’afflux est toujours plus important vers la fin de l’été. Nous en étions conscients. Pour remplir nos obligations humanitaires on pourrait s’attendre à ce que les décideurs politiques prennent des mesures proactives et introduisent des mesures d’urgence comme un plan de dispersion », explique Mme Claus.
« Un décideur politique ne devrait jamais subordonner ses obligations humanitaires et juridiques à la nécessité de réformes structurelles futures. Autrement, toute sécurité juridique disparaît. » Cette décision n’est pas légale, souligne Mme Claus. « Toute personne cherchant protection en Belgique a le droit d’être hébergée et nourrie », affirme-t-elle.
Mme Claus ne comprend pas l’approche du gouvernement. « Nous avons assisté le week-end dernier à une opération de ‘nettoyage’. Les gens chassent les sans-abri (du quartier de la gare de Bruxelles-Midi) et en même temps, cette nouvelle politique d’asile va créer davantage de sans-abri. Nous ne pouvons pas accepter cela. »
Le Conseil pour les réfugiés affirme que les mesures d’urgence ont fonctionné dans le passé. « En 2015, le gouvernement fédéral de l’époque a utilisé ces mesures d’urgence pour garantir que personne ne dorme dans la rue. » Mme Claus fait également la comparaison avec l’Autriche. « Là, il y a un nombre d’arrivées similaire et ils sont parfaitement capables d’organiser des hébergements d’urgence. »
Que pourraient inclure les mesures d’urgence ? Mme Claus suggère : « Le plus simple serait d’activer un plan de dispersion impliquant les autorités locales, afin que chaque municipalité fasse sa part. Il ne s’agit pas vraiment d’un grand nombre de personnes à accueillir. Nous estimons 4 à 5 personnes par municipalité, puis cette crise est résolue immédiatement.