Inquiétude croissante pour Lyrica à Bruxelles

« Lyrica déclenche une montée euphorique, surtout lorsqu’il est utilisé en grande quantité ou en combinaison avec de l’alcool, de la cocaïne ou d’autres opiacés. Nous savons que la drogue est consommée dans la rue. Les gens l’utilisent pour faire face aux difficultés liées à la vie dans la rue » explique Michael Hogge, chercheur à Eurotox, un centre de connaissances sur les usages de drogues et d’alcool.

« C’est une drogue qui enlève les inhibitions des gens. L’abus de la drogue peut conduire à un comportement agressif. Cela provoque des tensions entre les usagers et les travailleurs humanitaires.
Depuis 2017, les professionnels de santé travaillant avec les migrants ont remarqué que le médicament est de plus en plus utilisé à des fins non médicales. Cette maltraitance est très répandue parmi les personnes vivant dans la rue : migrants et Belges.
Souvent, plusieurs médicaments sont utilisés les uns sur les autres ».

En 2021, Lyrica a été prescrit à 12 000 patients à Bruxelles. « Nous avons remarqué une augmentation des prescriptions de Lyrica », déclare Hogge.
« La hausse s’explique en partie par son utilisation par les migrants et les sans-abri vivant dans la précarité.
Dans certains cas, les patients obtiennent des prescriptions pour vingt fois la dose quotidienne. Nous pouvons supposer que certains de ces médicaments sont vendus dans la rue ».

Le médicament est disponible pour un ou deux euros le comprimé expliquant sa popularité auprès des migrants et des sans-abri. Lyrica est surtout un problème dans le quartier de la Gare du Nord, où les migrants et les trafiquants errent dans les rues entre les résidents, les navetteurs et les clients des travailleurs du sexe.

« Nous devons intervenir de plus en plus », explique Audrey Dereymaeker de la Police de Bruxelles Nord. « Le mélange de la drogue avec de l’alcool a un impact majeur sur le comportement des gens. Il y a des bagarres et des troubles. C’est une drogue légale, mais le trafic est un problème. On voit des gens avec des sachets de pilules qui vendent comprimé par comprimé ».