Le Parlement demande une enquête sur l’affaire Sanda Dia

Le mois dernier, la cour d’appel d’Anvers a condamné 18 membres de l’ancienne fraternité étudiante Reuzegom. Les 18 ont tous participé activement à une cérémonie de bizutage au cours de laquelle un camarade de classe est décédé. Sanda Dia était une étudiante de 20 ans à l’Université de Louvain (KU Leuven). Fin 2018, il est décédé après le rituel de bizutage organisé par la défunte fraternité étudiante Reuzegom. Les 18 accusés ont été acquittés des accusations d’administration de substances nocives et de négligence criminelle, mais reconnus coupables de meurtre accidentel, de traitements dégradants et d’infractions à la législation sur le bien-être animal. Le tribunal les a condamnés à entre 200 et 300 heures de travaux d’intérêt général. Ils ont également été condamnés à des amendes de 400 euros et condamnés à indemniser la famille de l’étudiant qui a perdu la vie, Sanda Dia.

Le législateur démocrate chrétien flamand et ancien ministre de la justice Koen Geens a traduit les sentiments ressentis par tous les membres de la commission parlementaire de la justice : le signal de la société ne peut être ignoré :

« Nous ne pouvons pas tarder à nous attaquer à ce problème, la société ne nous le pardonnera pas. Le mécontentement de la société est grand. Peut-être que l’opposition et la majorité peuvent trouver un terrain d’entente pour organiser le débat. »

Depuis le jugement dans l’affaire Sanda Dia, de nombreuses personnes ont manifesté leur mécontentement, sur les réseaux sociaux et à travers des manifestations. Ils ne sont pas d’accord avec la punition infligée aux membres de la fraternité étudiante de Reuzegom impliqués dans le bizutage précédant la mort de Sanda Dia et parlent de justice de classe.

Enquête sur les dysfonctionnements du système judiciaire

Le Parlement exhorte le conseil supérieur de la justice à mener une enquête sur l’affaire Sanda Dia. Il peut enquêter pour savoir s’il y a eu des erreurs commises par le pouvoir judiciaire dans la conduite du processus judiciaire. Il ne peut juger du fond d’une décision de justice. Jeudi prochain, le tribunal de grande instance décidera d’ouvrir ou non une enquête.

Le conseil supérieur de la justice a également mené une enquête sur le cas de Julie Van Espen, tuée par une personne en liberté dans l’attente de son jugement par la cour d’appel. Il y avait beaucoup de controverse à ce sujet à l’époque. La cour suprême a jugé qu’il y avait eu plusieurs irrégularités dans le dossier et a réprimandé le tribunal d’Anvers.

Débat sur la justice de classe

Le Parlement accepte également une offre des représentants des tribunaux qui proposent de venir au Parlement pour expliquer les peines afin que les politiciens puissent en discuter.

Le Parlement ne veut pas seulement débattre du cas spécifique de Sanda Dia. Stefaan Van Hecke (vert flamand) a souligné que les inquiétudes concernant la justice de classe méritent également l’attention. « Nous n’allons pas être en mesure de répondre ou d’analyser ces préoccupations tout de suite. Nous devons réfléchir à la manière de mener des recherches structurelles sur les mécanismes de notre système juridique qui peuvent donner lieu à une justice de classe ou à un sentiment de justice de classe. »