Les mesures qui rendent un lieu « convivial pour Ramada » incluent l’avertissement préalable de toute violence, nudité ou musique qui pourrait être incluse dans une représentation. Des lieux tels que le Beursschouwburg et le Kaaitheater sont subventionnés par le Ministère flamand de la Culture. L’édition de mercredi du quotidien ‘Het Laatste Nieuws rapporte que le Premier ministre flamand, également ministre de la Culture au sein du gouvernement flamand, Jan Jambon (nationaliste) critique l’initiative « Ramadan-friendly ».
Dans une lettre envoyée par M. Jambon aux centres culturels flamands, il écrit : « Une telle ingérence religieuse dans la pratique culturelle et artistique me semble très problématique. Le ministre de la Culture craint que l’initiative ne conduise à une forme d’autocensure des acteurs du monde de la culture.
La question a également provoqué la colère du chroniqueur et historien Luckas Vander Taelen. Dans un article publié la semaine dernière dans le quotidien ‘De Morgen’, M. Vander Taelen a écrit « C’est une étape discutable vers l’ingérence religieuse dans la liberté de créer et de vivre l’art. Cela n’aurait jamais été accepté pendant la lutte pour réduire l’influence de l’Église catholique en Belgique. Il n’y a aucune raison d’adopter une position différente à ce sujet en 2023, et certainement pas d’un point de vue artistique.
Le ministre-président flamand Jan Jambon, qui est également ministre de la Culture, est d’accord. « Cela visait à avertir le public, mais cela peut aussi conduire à une forme d’autocensure chez les créateurs de culture. Alors que la culture devrait être là pour exciter, interpeller et surprendre. À mon avis, cela affiche aussi une vision un peu paternaliste ».
M. Jambon craint que, malgré les bonnes intentions qui le sous-tendent, le « label Ramadan-friendly » ne crée davantage de préjugés et de méfiance mutuelle.