M. Jambon a prononcé hier soir son dernier grand discours du 11 juillet en tant que Premier ministre flamand lors des célébrations des Eperons d'or à Courtrai (Flandre occidentale). Il s'est exprimé au Groeningekouter de la ville, le champ de bataille où une armée de flamands a affronté la puissance du roi de France en 1302, permettant à la Flandre de continuer à être une entité indépendante. L'anniversaire de la bataille du 11 juillet est la fête flamande.
M. Jambon a salué la Flandre actuelle comme « l'une des régions les plus prospères du monde ». Il a également souligné les réalisations du gouvernement flamand qu'il dirige, notamment un taux d'emploi de 77 pour cent et 11,6 milliards d'euros (3,5 pour cent du produit intérieur brut) d'investissements dans la recherche et le développement.
« L’auto-gouvernance est le meilleur remède »
« La Flandre se porte très bien sur le plan économique et social », a déclaré M. Jambon. « Mais la fragmentation des compétences nous empêche de réaliser nos ambitions. Nous ne pouvons donc pas toujours mener à bien la politique à laquelle les Flamands ont droit. »
Selon M. Jambon, des réformes en profondeur sont nécessaires. « Les structures belges ne sont pas bonnes », a-t-il déclaré, en référence à ceux qui décident de la politique du marché du travail, de la justice et de la politique énergétique.
« La Flandre fait partie du top 3 européen en matière de déploiement de panneaux solaires et d'éoliennes, mais uniquement en ce qui concerne les éoliennes terrestres. Nous n'avons aucune compétence sur les éoliennes en mer, mais aussi sur les centrales nucléaires, par exemple. Au contraire, dans les domaines où les pouvoirs sont tous réunis, nous pouvons progresser. »
Interrupteur confédéral
Quelle est donc la solution, selon M. Jambon ? « Un basculement confédéral qui confierait le plus de pouvoirs possible aux Etats fédérés. Il nous appartient maintenant d'en convaincre d'autres. » Maintenant que le chef de file de la N-VA, Bart De Wever, est devenu formateur (et va tenter de former un nouveau gouvernement fédéral), il reste à voir dans quelle mesure le parti nationaliste flamand pourra réaliser ses rêves pour la Flandre.
M. Jambon a déclaré que le résultat des élections du côté francophone était « particulièrement significatif ». « Il s'agit d'une occasion unique de parvenir à une Wallonie prospère, en même temps qu'une Flandre prospère. L'autonomie est le meilleur remède. »
« Pour la première fois depuis longtemps, il existe des possibilités de concrétiser des ambitions avec un gouvernement fédéral qui reflète les coalitions au pouvoir dans les États fédérés. Avec des partis des deux côtés de la frontière linguistique qui comprennent que les efforts budgétaires sont sérieux et nécessaires. »
Mais l'avenir n'est pas tout rose : « Sur le plan politique, nous nous dirigeons probablement déjà vers des jours et des semaines difficiles, avec de forts vents contraires et peut-être même des tempêtes. »
Le problème de l’éducation
Les critiques soulignent qu’une plus grande autonomie ne conduit pas toujours nécessairement à des résultats positifs. Par exemple, bien que les gouvernements décentralisés soient responsables de l’éducation, la Flandre est depuis longtemps confrontée à un problème de baisse de la qualité de l’enseignement et à une grave pénurie d’enseignants.
M. Jambon reconnaît que l'enseignement flamand « n'a pas la vie facile ». Mais selon lui, « le pétrolier tourne » et la pénurie d'enseignants est « vigoureusement abordée ».
En ce qui concerne cette pénurie, M. Jambon a également lancé une pique aux réseaux éducatifs. Selon lui, ces derniers devraient se demander pourquoi il est possible qu'il y ait trop peu d'enseignants dans les salles de classe, alors qu'en même temps, il n'y a jamais eu autant de personnes travaillant dans l'éducation qu'aujourd'hui.