Zeebrugge est également de plus en plus utilisé pour importer du gaz GNL russe dans l’UE. En 2017, pratiquement aucun gaz GNL russe destiné à l’UE n’a été importé via le port flamand. En 2019, 2,7 millions de mètres cubes ont transité par Zeebrugge à destination du marché européen. La pandémie et la faible activité économique ont mis un frein à cela, mais les chiffres ont à nouveau augmenté. ICIS calcule que 4,3 millions de mètres cubes de GNL ont transité par Zeebrugge l’année dernière, tous à destination du marché de l’UE.
D’autres États de l’UE importent également du gaz GNL russe, mais aucun autre port d’entrée ne traite autant que Zeebrugge. Malgré la réduction de la dépendance vis-à-vis du gaz GNL russe à la suite de la guerre en Ukraine, l’UE ne peut toujours pas s’en passer et les coffres du président Poutine continuent de se remplir.
Un pays comme la Grande-Bretagne a radicalement diminué ses importations en provenance de Russie suite à la nouvelle invasion de l’Ukraine. Le Royaume-Uni a réussi à compenser cela par des importations d’autres producteurs de GNL qui ont massivement augmenté leur production.
Les Américains, les Égyptiens et les Norvégiens ont tous augmenté leurs exportations vers l’UE. Cela se reflète également dans les chiffres de Zeebrugge, où les importations en provenance du Qatar sont deux fois plus importantes que celles en provenance de la Fédération de Russie. Les exportations américaines de gaz GNL via Zeebrugge ont même été multipliées par dix. En 2021, deux navires transportant du gaz de schiste ont accosté à Zeebrugge. L’année dernière, il y avait plus de 20 pétroliers. Aujourd’hui, les Américains sont le deuxième exportateur de GNL de Zeebrugge vers l’UE après la Russie.
La Belgique ne suit pas l’exemple du Royaume-Uni et ne réduit pas massivement les importations de gaz en provenance de Russie. Interrogés par la VRT, le Premier ministre De Croo (libéral flamand) et le ministre de l’énergie Van der Straeten (vert flamand) affirment que c’est l’UE qui a la responsabilité d’imposer une interdiction d’importer du gaz russe.
Interrogé sur une éventuelle résiliation du contrat avec les Russes, Fluxys, qui exploite le terminal GNL de Zeebrugge, déclare que le port est une installation en libre accès et que la loi ne peut pas discriminer les clients.
Une partie des 50 millions d’euros que l’entreprise gagne en offrant des services à Yamal LNG revient aux communes belges qui sont les principaux actionnaires de Fluxys.