Travail du sexe à Bruxelles : comment la prostitution s’est retrouvée dans l’Aarschotstraat

Le quartier Nord

La prostitution n’existe plus aujourd’hui à grande échelle dans ces lieux. Aujourd’hui, le Quartier Nord de Bruxelles, à proximité de la Gare du Nord, est le foyer de la prostitution dans la capitale belge et flamande.

Avant même la construction de la gare du Nord en 1841, des bordels se trouvaient dans ce quartier. L’atmosphère dans de nombreuses auberges et théâtres de ce quartier était autrefois plutôt paillarde. Il y avait de la danse, du chant, de la boisson et de la fête, mais les gens trouvaient toujours du temps pour faire l’amour aussi.

Peu à peu, ces bordels durent céder la place à la construction de la Gare du Nord, qui se dressait encore à cette époque sur la Rogierplein. Bien que le quartier ait changé en raison de l’urbanisme, la prostitution a continué d’exister ici, bien que sous une nouvelle forme dans et autour de la Rogierplein. La gare entraînait de nombreux va-et-vient, faisant des abords de la gare l’endroit idéal pour que les prostituées recrutent des clients. Plus tard, c’est une activité qui s’est également étendue aux communes de Saint-Josse et de Schaerbeek.

Là, dans le Quartier Nord, la prostitution se faisait à huis clos. Les parieurs étaient les bienvenus dans les « carrés », maisons familiales dont le rez-de-chaussée avait été transformé en bordel. Les prostituées laissaient les rideaux ouverts et avec des lumières aux couleurs vives indiquaient qu’un certain type de visiteur était le bienvenu. En plus des ‘carrés’, il y avait aussi des bars à champagne. Celles-ci étaient ouvertes jour et nuit et les visiteurs étaient bien accueillis.

Prostitution de fenêtre

La prostitution existe depuis toujours et pendant de nombreuses années, les autorités municipales ont tenté de la contrôler. Ces derniers temps, les conseils municipaux ont constamment cherché un équilibre entre interdire la prostitution et la tolérer. Dans les années 1960 et 1970, par exemple, de nombreux bars à champagne à Saint-Josse ont dû fermer à la suite d’une action du conseil municipal de Saint-Josse.

C’étaient aussi les années où la prostitution de fenêtre était en hausse en Belgique. A l’origine, une invention à Amsterdam, elle est tolérée aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en Suisse. Il est apparu pour la première fois lorsque les autorités d’Amsterdam ont réprimé la prostitution de rue. Les travailleuses du sexe louent une fenêtre et un espace de travail à un opérateur de fenêtre, pour une journée ou une partie de la journée. La travailleuse du sexe opère de manière indépendante et négocie les honoraires et les services fournis avec le client.

A Bruxelles aussi, les administrations municipales voulaient plus de contrôle sur le travail du sexe, et en autorisant la prostitution de vitrine dans la Aarschotstraat, l’espoir était que le travail du sexe pourrait être concentré dans cette rue et diminuerait dans d’autres quartiers.

Mais quiconque se promène dans le périmètre plus large autour de la gare du Nord sait que la prostitution existe toujours dans plusieurs rues de Saint-Josse, mais également près de l’IJzerplein.

La prostitution existe depuis longtemps sous diverses formes et dans différentes rues du Quartier Nord de Bruxelles, mais la prostitution de vitrine tolérée est un phénomène assez récent. Cependant, le terme « toléré » doit être replacé dans son contexte. Les administrations municipales et municipales cherchent depuis longtemps à trouver les bonnes réglementations et attitudes à l’égard des travailleuses du sexe, qu’il s’agisse de leur présence dans la rue ou de leurs statuts et de la protection accordée aux travailleuses du sexe.

Aujourd’hui, en dehors de Bruxelles, la prostitution aux fenêtres est tolérée dans plusieurs villes flamandes : à Anvers dans le quartier des marins, à Gand, dans la ‘Rue de verre’ (Pieter Vanderdoncktdoorgang), à Ostende sur le ‘Hazegras’ près de la gare, à Deinze le long de la Kortrijksesteenweg et à Stint-Truiden sur la Luikersteenweg, connue localement sous le nom de ‘Chaussée d’Amour’. La prostitution de fenêtre se produit également sur de nombreuses routes en dehors des zones bâties. Sur la Kortrijksesteenweg entre Deinze et Sint-Martens-Latem, quelque 60 fenêtres seraient en service.