L’ambassade de Russie à Bruxelles est un foyer d’espionnage

Lorsque la Russie sollicite l’accréditation de son diplomate en Belgique, le Service de sécurité de l’État fournit au ministère belge des Affaires étrangères un avis non contraignant sur la ou les personnes concernées. Cependant, des intérêts stratégiques peuvent parfois jouer un rôle en permettant à des « diplomates espions » connus d’entrer dans le pays.

Le 8 mars, la Sécurité d’État a transmis au gouvernement belge une liste de noms d’espions russes qui travaillaient à l’ambassade. Trois semaines plus tard, la Belgique a déclaré 21 diplomates russes persona non grata. De Tijd a pu découvrir qui exactement avait été expulsé et quelle était sa fonction à l’ambassade.

Il s’agissait, entre autres, du premier secrétaire Vladimir I., 57 ans, de l’attaché Dmitry C., 44 ans, et d’Andrey G., 42 ans, membres de la « ligne technique » du SVR. Grâce à leur assistance technique, les lignes de communication vers la Russie ont été cryptées. Un employé informatique de l’ambassade a également fourni une aide importante aux opérations de renseignement. Quelques diplomates expulsés étaient actifs en tant qu’espions économiques et politiques. En outre, dix officiers du GRU ont également été expulsés de Belgique.

L’expulsion visait, entre autres, à limiter le risque que la technologie soit acheminée vers la Russie à l’intérieur de soi-disant « valises diplomatiques », au mépris des sanctions imposées à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Les services de renseignement belges alertent depuis un certain temps sur les dangers qui peuvent émaner de la présence d’officiers du GRU dans le pays. Le GRU était à l’origine de l’empoisonnement en 2018 de Sergei Skripal, un ancien officier russe, au Royaume-Uni et de plusieurs autres empoisonnements et meurtres en Europe continentale. Il n’est pas clair si le GRU a également utilisé la violence ici en Belgique.

En avril, l’Union européenne a également déclaré 19 diplomates russes persona non grata. Cependant, les 19 postes diplomatiques de l’ambassade (qui abrite également la mission russe auprès de l’UE) n’ont pas été supprimés, permettant à la Russie d’envoyer de nouveaux diplomates et donc d’éventuels espions en Belgique. Le ministère belge des Affaires étrangères a supprimé les 21 postes des diplomates expulsés qu’il a expulsés.

La Belgique ne voulant pas fermer complètement les lignes de communication officielles avec les services de renseignement russes, deux officiers, du SVR et du GRU, n’ont volontairement pas été remis dans un avion pour Moscou.