Parmi les jeunes entre 18 et 30 ans, les personnalités des réseaux sociaux jouent un rôle important en tant que source d'information, selon une enquête d'Artevelde menée auprès de plus de 1.300 jeunes Flamands. Pas moins de 9 jeunes interrogés sur 10 déclarent avoir découvert des messages politiques publiés par des influenceurs à l'approche des dernières élections, le 9 juin de cette année.
Dans la plupart des cas, les jeunes ont vu des publications sur Instagram (55 %) ou sur TikTok (39 %). Facebook, YouTube, X ou Snapchat sont loin derrière.
Les jeunes interrogés citent plus de 100 personnalités des médias sociaux qu'ils qualifient d'« influenceurs politiques ». La plus souvent évoquée est Elisabeth Lucie Baeten, qui utilise son personnage Katrien de Politics PR pour décortiquer les personnalités de l'actualité politique. Mais aussi Acid, Jonatan Medart, Kamal Kharmach, Flo Windey et Gert Verhulst ont été mentionnés.
Les politiques comme influenceurs ?
Bien que l'enquête ait porté sur les noms d'influenceurs non politiques, les jeunes identifient encore régulièrement les hommes politiques comme des « influenceurs ». Sont notamment souvent cités Conner Rousseau (socialiste flamand), Jos D'Haese (extrême gauche PVDA), Tom Van Grieken (extrême droite Vlaams Belang) et Bart De Wever (nationaliste flamand).
« Cela pourrait indiquer que ces hommes politiques ont acquis une sorte de statut d'influenceur chez les jeunes», explique le chercheur Edward De Vooght d'Artevelde. « Cela permettra à ces politiciens d'accéder plus facilement aux informations de ces jeunes et pourrait également avoir un plus grand impact. »
Leur impact est bel et bien là, montre l’étude. 57 pour cent des jeunes déclarent que les publications d’influenceurs politiques ont eu un impact sur leurs opinions politiques. 55 pour cent déclarent que les influenceurs politiques ont même influencé leur comportement électoral.
D’ailleurs, les influenceurs ont encouragé 1 jeune interrogé sur 3 à voter. 1 jeune sur 4 déclare l’avoir encouragé à s’informer davantage.
Demande de vérification des faits
Cela peut expliquer pourquoi une écrasante majorité de jeunes pensent que les personnalités connues des médias sociaux ont également une responsabilité sociale. Par exemple, plus de 4 jeunes sur 10 estiment que les influenceurs devraient d’abord vérifier les informations qu’ils partagent eux-mêmes. Un groupe presque aussi important souhaite également de la transparence sur les sources que les influenceurs utilisent pour leurs publications.
Pourtant, les influenceurs obtiennent beaucoup de crédit pour ce qu’ils font. À peine 4 jeunes sur 10 cesseraient de suivre les personnalités des réseaux sociaux s’il s’avérait qu’ils étaient payés par les partis politiques pour leurs publications.
Les réseaux sociaux sont en tête du peloton, mais n'oubliez pas la télévision
Les réseaux sociaux sont le principal lieu où les jeunes interagissent avec les messages politiques. Mais avec 74 pour cent, la télévision occupe toujours une deuxième place importante dans cette liste. A l'approche des élections du 9 juin, 4 jeunes sur 10 regardaient des journaux télévisés comme Het Journaal sur la VRT ou 'Het Nieuws' sur VTM.
D'autres programmes à contenu politique ont également attiré les jeunes téléspectateurs. Plus de 2 jeunes téléspectateurs sur 3 indiquent également que ces programmes ont eu un impact sur leur vote.
« Le succès de ces nouveaux formats montre qu'il existe un besoin pour une nouvelle manière de représenter la politique dans les médias », déclare De Vooght. « Les jeunes électeurs en ont assez des débats et des querelles classiques. »