Coïncidence
Que Bruxelles soit le berceau de la praline est une pure coïncidence. Si Neuhaus avait quitté la Suisse pour s'installer dans une autre ville, il les aurait peut-être inventés là-bas. Pourtant, il est tout à fait compréhensible que ce délice ait été inventé dans la capitale belge. « Même avant l'invention du praliné, au XVIIIe siècle, Bruxelles était déjà une ville plutôt snob, avec une élite qui aimait copier ce qui se passait à Paris et à Londres », explique l'historien de l'alimentation Peter Scholliers. « Surtout lorsqu'il s'agit de nouveaux aliments, comme boire du chocolat chaud. »
Le chocolat solide est apparu plus tard lorsque le Suisse François-Louis Cailler a inventé une technique pour solidifier le chocolat. Ce savoir-faire s'est également retrouvé à Bruxelles, où le chocolat était produit à petite échelle dans la première moitié du XIXe siècle.
Neuhaus n'est pas le premier producteur de chocolat de la capitale, mais il a inventé le praliné. « Très vite, d'autres artisans producteurs l'ont copié. Les boulangeries indépendantes devaient avoir leur propre version à cette époque », note Scholliers. « Cela aura contribué à diffuser le praliné dans toutes les classes sociales et dans tout le pays. »
Au départ, les pralines étaient réservées à l'élite, qui les offrait en cadeau lors des visites. Comme les pralines étaient également vendues en petites quantités, elles ont assez rapidement atteint un cercle social plus large. Surtout après la Seconde Guerre mondiale, un ballotin de pralines est devenu un cadeau accessible à tous.
Même si ces chocolats ont énormément évolué. Moins de praliné, plus de ganache et des saveurs particulières caractérisent les pralines bruxelloises de chocolatiers comme Herman Van Dender, Vanessa Renard et Frédéric Blondeel.